La législation pénale prévoit l’individualisation des peines tant en milieu ouvert que fermé : l’exécution de la peine tient tout à la fois compte de la personnalité, du comportement et des possibilités de réinsertion du condamné.

La vie en prison

Les maisons d’arrêt et de correction regroupent à la fois les prévenus (en attente du jugement) et les condamnés (peu importe la périodicité de la peine).
À l’arrivée en prison, le greffe procède à l’écrou : enregistrement du titre de détention, établissement de la fiche pénale. L’ “entrant” passe au vestiaire et est soumis à la fouille. C’est l’entrée dans l’établissement pénitentiaire. Une trousse d’hygiène est remise, les indigents reçoivent du linge de corps et une tenue de sport sur demande. Une visite médicale est également obligatoire. Dès les premiers jours, le service pénitentiaire d’insertion et de probation, et la direction de l’établissement rencontrent le détenu arrivant. Les “régimes de détention” sont différents selon la catégorie de détention. L’encellulement individuel n’est pas une règle dans les prisons ivoiriennes pour des raisons d'encombrement excessif.

Une journée de détention s’organise autour d’un emploi du temps précis. Si les horaires sont fixes, le contenu de la journée peut être très différent d'un détenu à l'autre : aux mêmes heures, certains restent en cellule, d'autres participent aux activités de l'établissement, d'autres encore sont en promenade.
Dans les établissements pénitentiaires, la vie de groupe est pensée de manière plus marquée. Les personnes condamnées s'installent dans la durée, tout en se donnant des buts et des étapes par rapport à leur date de sortie. Par ailleurs, les détenus peuvent acheter des fournitures courantes (savon, dentifrice, boissons non alcoolisées, friandises, conserves, papier à lettres, journaux, stylos, etc.).
Aucun dispositif n’est mis en place pour éviter que l’argent ne circule pas en détention.

En milieu ouvert

Les personnes faisant l’objet de ces mesures (sursis avec mise à l’épreuve, travail d’intérêt général, libération conditionnelle, contrôle judiciaire ou ajournement avec mise à l’épreuve) sont placées sous le contrôle du juge de l’application des peines et suivies à sa demande par les services pénitentiaires d’insertion et de probation, soit dès le jugement, soit après une période de détention. Ces services assurent également le suivi des personnes faisant l’objet d’un aménagement de peine en placement à l’extérieur, en semi-liberté ou en placement sous surveillance électronique.

En milieu fermé

Les maisons d’arrêt accueillent aussi bien les prévenus que les condamnés. Les détenus dans les établissements pénitentiaires peuvent exercer un travail ; elles ont également accès à différentes activités de formation ou culturelles.

Le suivi individuel

La législation pénale prévoit l’individualisation des peines tant en milieu ouvert que fermé : l’exécution de la peine tient tout à la fois compte de la personnalité, du comportement et des possibilités de réinsertion du condamné. Malgré l’institution du juge de l’application des peines, les mesures d’individualisation de la peine sont mises en œuvre de manière timide.

Le régime différencié

Dans les centres de détention, principalement orientés vers la resocialisation des personnes détenues, des régimes différenciés sont appliqués pour s’adapter aux profils diversifiés des condamnés. Ces régimes leur offrent plus ou moins d’autonomie dans leurs déplacements à l’intérieur de la détention ou dans l’accès aux activités. Ce dispositif permet ainsi de garantir le principe d’individualisation de la peine tout en assurant le respect de la règle de droit et la sécurité des personnes.

Les femmes détenues

Les femmes sont obligatoirement détenues dans un établissement ou un quartier d’établissement distinct de celui des hommes. Mais dans de nombreux établissements, elles sont supervisées pendant la nuit, par des membres du personnel de sexe masculin pour pallier l’insuffisance du personnel féminin. Elles ne sont fouillées que par des surveillantes. Seul le personnel masculin autorisé par le chef d’établissement accède à leur détention. Celles d’entre elles qui vivent avec leurs enfants ne bénéficient généralement pas d’un traitement spécial dans l’intérêt de l’enfant. Par ailleurs, les mères détenues peuvent demander à garder près  d’elles leur enfant jusqu’à ce qu’il ait 18 mois (à condition d’être titulaire de l’autorité parentale). Pour le garder au-delà de 18 mois, elles doivent en faire la demande. Toutes les décisions concernant l’enfant leur appartiennent (ainsi qu’au père, s’il a bien l’autorité parentale). Une femme enceinte détenue bénéficie d’un suivi médical adapté. Son accouchement se déroule dans un service hospitalier.

Les détenus mineurs

Dans des maisons d’Arrêt et de Correction, les détenus mineurs sont placés dans un quartier d’hébergement spécifique réservé aux moins de 18 ans. Tandis que dans d’autres maisons d’arrêt, ils bénéficient d’une cellule spécifique, mais ils partagent avec les majeurs les mêmes espaces collectifs. Toutefois, on peut constater des maisons d’arrêt qui font exception à cette règle, car les mineurs y sont hébergés dans les mêmes cellules que les majeurs. Au quotidien, ils sont encadrés par une équipe de surveillants qui travaille uniquement avec des mineurs. Le juge des enfants est compétent sur toutes questions les concernant. Si ce n’est le cas, l’éducation devrait être au cœur de la prise en charge des jeunes détenus avec pour objectif de préparer leur sortie et de prévenir la récidive.

Les aménagements de peine

La juridiction de l’application des peines peut aménager les peines d’emprisonnement ferme en prononçant l’une des mesures suivantes : permission de sortir, libération conditionnelle, suspension de peine pour raisons médicales, semi-liberté, placement à l’extérieur. Les aménagements de peine visent à préparer la réinsertion, lutter contre la récidive, maintenir ou restaurer les liens familiaux, sociaux et de travail.

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