L’administration
des prisons relève du ministère de la Justice dans la plupart des pays, mais
elle est parfois confiée à un service central autonome. Si les traitements
pénitentiaires de rééducation sont réservés aux condamnés à de longues peines,
les mineurs et les jeunes adultes sont partout soumis à un régime particulier,
car on estime qu’ils sont plus facilement réadaptables que leurs ainés (la
majorité pénale est généralement fixée à dix-huit ans). Dans des établissements
spéciaux, on leur applique un traitement qui met l’accent sur l’enseignement et
la formation professionnelle. Le but à atteindre durant l’incarcération est la
préparation du détenu à la liberté. Toutefois, l’application de ces traitements
présente de multiples difficultés et par conséquent, l’on en dénote des
limites.
Les régimes
pénitentiaires modernes
La science pénitentiaire
actuelle part du principe que tout doit être fait pour appliquer à chaque détenu
un traitement individualisé qui permettra à cet «inadapté social» de se réinsérer
dans la société. Il est vrai qu’il existe un certain nombre de cas où
l’emprisonnement n’est pas une sanction. C'est-à-dire que les personnes placées
en détention préventive ne sont pas des coupables reconnus puisque leur procès
n’a pas encore eu lieu. Ces personnes bénéficient donc d’un régime spécial. À
l’origine, cette mesure de détention préventive prévue par le code de procédure
pénale devait rester exceptionnelle. En fait, elle est fréquente en France et notamment
dans les pays francophones (exemple, la Côte d’Ivoire). Quant aux pays
anglo-saxons, ceux-ci pratiquent la mise en liberté sous caution du prévenu. Le
montant de la caution demandée est alors fonction de la situation particulière
de ce dernier.
La prison ne
constitue pas non plus un traitement quand un délinquant est condamné à une
courte peine (c’est le cas pour les trois quarts des condamnés prononcés dans
le monde). On estime impossible d’entreprendre une véritable rééducation pour
une période de trois (3) mois à un (1) an. Mais l’on s’accorde à reconnaître la
nocivité particulière de ces courtes peines. C’est pourquoi, de nombreuses législations
se sont efforcées de leur trouver des substituts (sursis avec mise à l’épreuve,
probation-amende, jours-amendes), ou de les rendre moins nocives (par exemple, séjours
en cellules individuelles ou même en «en prisons ouvertes», sans barreaux, dans
le cadre d’une exploitation agricole).
La prison ne
fait pas partie de la culture africaine
S’il existe des
peines qui ne sont pas accompagnées de traitement, il y a dans toute législation
des traitements qui ne sont pas des peines. Ce sont des mesures de sureté,
comme le placement des aliénés dans des établissements psychiatriques ou encore
les cures de désintoxication des drogués et des alcooliques. Par ailleurs, la notion de prison ne fait pas partie de
la culture et de la civilisation africaine. Dans les anciennes traditions, les délibérations se faisaient sous l’arbre
à palabre et les sanctions étaient traduites par des amendes en natures ou
d’autres manières plus souples (animaux d’élevage, récolte agricole, travaux
champêtres saisonniers, etc.). Mais du fait de la modernisation, les
institutions africaines ont tenté de calquer le modèle occidental
d’emprisonnement de détenus. Toutefois, force est de constater que ce modèle
est loin d’être parfait et cela a considérablement un impact négatif sur la vie
sociale des détenus, même après leur liberté. Ils ont du mal à se réadapter
dans le tissu social, car ils sont constamment stigmatisés et parfois rejetés de
leur environnement social.
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